News

Le Championnat du Monde FIM MotoGP™ en selle au Texas


La dernière fois que Jorge Martín (Prima Pramac Racing) a pris la tête du Championnat du Monde, cela n'a pas duré longtemps, dans le cadre d'un duel haletant jusqu'à la fin de la saison. Cependant cette fois-ci, le chasseur restera le chassé de la fin du Grand Prix du Portugal au moins jusqu'au terme de la Tissot Sprint du Grand Prix Red Bull des Amériques. Un matelas de 18 points n'est pas synonyme de tranquillité (ce n'est jamais le cas dans le sport le plus passionnant du monde), mais cela signifie qu'il a maintenant quelques cartes en main alors que le paddock se dirige vers les États-Unis pour la troisième manche.

Le plus proche de Jorge Martín avant d'entrer en piste au COTA est Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing), dont la saison se déroule jusqu'à présent aux avant-postes, à l'exception d'un abandon en Tissot Sprint au Portugal. Le Sud-Africain sera le premier à vouloir réduire l'écart et à chercher à au moins remonter sur le podium.

Vient ensuite Enea Bastianini (Ducati Lenovo Team). Figurant parmi les trois seuls pilotes du plateau à avoir gagné au COTA et terminé proche de Jorge Martín à Portimão, la « Bête » aura à cœur de sortir le grand jeu et montrer que le Qatar n'était qu'un accident de parcours. De son côté, Pedro Acosta (Red Bull GASGAS Tech3) arrive tout juste auréolé de son premier podium en catégorie reine et surfe encore sur une vague de popularité amplement méritée. Pourra-t-il continuer sur sa lancée au COTA et terminer à nouveau en tant que meilleur pilote sur une RC16 ? Ou même plus que cela ? Brad Binder a remporté sa troisième course en MotoGP™, ce qui représente un nouvel objectif pour le n°31 dans une lutte qui mêle dépassements et fierté dans le camp KTM/GASGAS. Brad Binder tentera lui aussi de se faire entendre à ce sujet.

PECCO vs MÁRQUEZ : partie 1
Il y avait déjà matière à discussion dans la lutte juste derrière le trio de tête au Portugal, même avant ce fameux moment où tout a basculé. Le champion en titre Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) n'a pas su retrouver le rythme qu'il avait imprimé au Qatar, ce qui était déjà intéressant en soi. Puis est arrivé Marc Márquez (Gresini Racing MotoGP™), collé à la roue du n°1 malgré la domination de Pecco Bagnaia sur ce tracé la saison précédente.

Du point de vue de l'Italien, battre Marc Márquez de la manière dont il a tenté de le faire dimanche dernier était exactement ce qu'il devait faire pour remporter sa première victoire. Tour après tour, les deux hommes ont disparu en tête à Aragon en 2021 : le jardin de Marc Márquez. Pecco Bagnaia roulait pendant que le n°93 se montrait menaçant avant de perdre le contact, puis de retrouver la roue de son adversaire. Dans les trois derniers tours, Marc Márquez a tenté à sept reprises de dépasser le désormais double champion MotoGP™ qui le précédait mais ce dernier s'est montré vigilant avec un jugement parfait de l'attaque pour l'enrayer. Cela a toujours été l'une de ses spécialités, alors pourquoi changer ce qui a déjà parfaitement fonctionné ?

Du point de vue de Marc Márquez, il s'agit d'une question à plus court terme : pourquoi changer ce qui a si bien marché samedi ? Certes, il s'agit d'un pilote différent, avec un jeu légèrement différent, mais il est tout aussi compréhensible de s'attendre à un résultat identique ou similaire lorsque l'on fait ce geste, qui était très propre. Le fait d'attaquer au moment où il l'a fait sans attendre le dernier tour a probablement aussi rendu le n°93 plus confiant dans sa manœuvre, pensant qu'elle était plus inattendue que celle de samedi. Toutefois, le Turinois a répondu et les trajectoires des deux hommes se sont croisées, provoquant une sortie de piste qui vaut 11 titres de Champion du Monde.

Les commissaires de la FIM MotoGP™ ont jugé qu'il s'agissait d'un incident de course. Le fait que vous puissiez présenter les deux cas et, en ignorant l'un, faire passer l'autre pour la stricte vérité, fait qu'il est difficile de contester cette décision d'un point de vue neutre. Francesco Bagnaia et Marc Márquez en resteront là, mais les deux hommes s'attendent déjà au tournant pour un nouveau duel en piste ce week-end.

Nous avons donc un octuple Champion du Monde qui compte sept victoires au COTA à son actif ainsi qu'une remontée de la dernière à la sixième position qui cherche à montrer que sa place est devant Pecco Bagnaia. Surtout ici, sur un circuit où le n°93 avait l'habitude de signer sa victoire comme une simple formalité. Sur une autre moto, contre d'autres adversaires, peut-il aller en chercher une huitième ? De l'autre côté, Pecco Bagnaia, insaisissable en Tissot Sprint avant de chuter en tête le dimanche au COTA l'année dernière, fera tout pour l'en empêcher.

Qu'en est-il de l'autre rebondissement du Portugal ? Maverick Viñales (Aprilia Racing) a remporté la Tissot Sprint avec brio le samedi après s'être emparé de la tête et avoir distancé Jorge Martín. Dimanche, le Catalan était également assez proche à la sortie du dernier virage de l'avant-dernier tour pour pouvoir encore rêver d'un doublé mais un problème technique en fin de course l'a privé de cette opportunité et de ces 20 points qui lui auraient permis de se classer troisième du général. Le COTA peut-il apporter une certaine rédemption, pour la machine plus que pour l'homme ? De son côté, son coéquipier Aleix Espargaró (Aprilia Racing) en voudra davantage après un week-end difficile au Portugal où il a manqué de rythme, et Austin serait un bon endroit pour en retrouver, bien que le n°41 n'ait pas signé de résultat marquant sur cette piste dans le passé.

Chez Trackhouse, Miguel Oliveira (Trackhouse Racing) et Raúl Fernández (Trackhouse Racing) chercheront tous deux à faire mieux ce week-end mais c'est surtout en dehors de la piste que le team sera au centre de l'attention puisque la nouvelle équipe américaine se prépare à courir pour la première fois à domicile. Leurs motos seront dans le centre-ville d'Austin, l'équipe NASCAR sœur fera un tour de démonstration, les drapeaux flotteront et les fans seront impatients de voir de près cette incroyable livrée.

Jack Miller (Red Bull KTM Factory Racing) a connu un dimanche plutôt réussi dont il peut se servir pour la suite pour tenter de monter sur le podium. Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) a également obtenu un résultat solide en Algarve, alors que Yamaha cherche à progresser davantage. L'usine d'Iwata a confirmé qu'ils continueront à le faire avec « El Diablo » puisque le Français a signé cette semaine pour deux saisons supplémentaires. De l'autre côté du box, son coéquipier Alex Rins (Monster Energy Yamaha MotoGP™) cherchera à maintenir le cap sur la distance de course dans les week-ends à venir, mais celui-ci en particulier sera très intéressant puisque le n°42 a triomphé à Austin la saison dernière, pour son troisième GP seulement au guidon de la Honda. Pour sa troisième apparition sur la Yamaha, l'Espagnol fera sans aucun doute partie des pilotes à surveiller au COTA.

Marco Bezzecchi (Pertamina Enduro VR46 Racing Team) a également montré des signes positifs au Portugal puisque le n°72 a pris la sixième place dimanche après une première manche très difficile. Ce n'est pas la victoire, mais c'est un pas vers elle, sur un terrain plus familier. Franco Morbidelli (Prima Pramac Racing) est quant à lui tombé tôt dimanche dernier mais malgré le fait qu'il a manqué toute la pré-saison en raison d'une chute à l'entraînement, sa vitesse était assez remarquable en Algarve. Pourra-t-il passer un cap à Austin ?

Joan Mir (Repsol Honda Team) peut également se targuer d'avoir fait un bon résultat au Portugal, puisque le Champion du Monde 2020 s'est adjugé la 12e place avec une bonne longueur d'avance sur les autres Honda emmenées par Takaaki Nakagami (Idemitsu Honda LCR). Il s'agit d'un projet de groupe pour faire avancer l'usine japonaise mais la lutte pour la suprématie au sein du constructeur a eu un vainqueur très clair lors du dernier GP. De plus, Joan Mir n'avait que Fabio Quartararo devant lui parmi les machines ayant le plus de concessions dans le cadre du nouveau système. Augusto Fernández (Red Bull GASGAS Tech3) a également fait de grands progrès lors de la dernière course, manquant de peu le top 10 derrière Fabio Di Giannantonio (Pertamina Enduro VR46 Racing Team).

« Diggia » cherche à retrouver sa vitesse et sa forme de la seconde moitié de l'année 2023 tout comme Johann Zarco (Castrol Honda LCR) après avoir battu Joan Mir au Qatar, bien qu'il soit très novice sur la moto et qu'il ait pour l'instant l'avantage sur son collègue Luca Marini (Repsol Honda Team), qui débute sur une Honda. Porté par la forme et les souvenirs, Luca Marini espère que l'endroit où il a décroché son premier podium en catégorie reine sera un tournant dans son adaptation à une nouvelle machine.

Enfin, Alex Márquez (Gresini Racing MotoGP™) a connu un week-end très moyen au Portugal avec une 13e place en Tissot Sprint et une chute le dimanche. Compte tenu de ses succès la saison dernière et d'une manche d'ouverture solide au Qatar, il serait le premier à dire qu'il aspire à bien mieux. Pourra-t-il se concentrer sur l'objectif d'un retour rapide à Austin ? Nous sommes sur le point de le découvrir.

Un nouveau leader du championnat avec un écart qui pose un dilemme entre attaquer et gérer. Un Sud-Africain sur le point de devenir le pilote de son pays ayant le plus grand nombre de podiums avec quelque chose à prouver à ses adversaires. Un rookie dont la réputation n'est plus à établir, une « Bête » encore plus belle... et une rivalité bouillonnante entre deux pilotes totalisant 11 titres mondiaux, dont l'un se présente avec déjà sept trophées du COTA dans son armoire. C'est l'heure du Grand Prix Red Bull des Amériques!

Dorna