Voici ce que l’Espagnol de 27 ans, équipier d’un week-end de Cocoro Atsumi et Dan Linfoot au sein du Yoshimura SERT Motul, avait à dire après l’arrivée.
Un podium pour vos premières 8 Heures de Suzuka, et pour marquer bien sûr vos débuts en EWC, ne procure-t-il pas un sentiment incroyable ?
« Incroyable, oui, surtout en tenant compte de tout ce qui s’est passé. Le lundi, je n’ai pas pu prendre l’avion en raison d’un souci de visa, et il y a eu des séances de test auxquelles je n’ai pas pu participer le mercredi. Cependant, j’avais donné ma parole et on tout fait pour arriver sur place. Ma mentalité a changé avec le changement de plan. L’équipe m’a dit qu’elle avait besoin de moi, et j’ai donc tout fait pour venir. Mon objectif était de l’aider autant que possible. J’ai fait 35 tours au total en test, et les sensations ont été bonnes dès le début. Dans l’équipe, je me suis senti comme à la maison, ils sont très professionnels, on s’est bien entendu, et j’ai été super fier de partager cette moto avec Cocoro et Dan. Ils ont fait un travail incroyable, et j’ai été en mesure de donner mon meilleur pour les aider – ce qui était mon objectif, que je pense avoir atteint. Mission accomplie. C’est aussi leur premier podium [à Suzuka], c’est très spécial, et je suis très fier de tout le monde, content d’avoir vécu cette expérience. Ce sont des vacances différentes, mais je suis super content d’avoir pris la décision de relever le défi de cette façon.»
L’équipe a opté pour une stratégie différente qui a fait que vous n’avez pas eu autant de temps au guidon que vos équipiers en course. Cela s’est-il bien passé, ou y a-t-il eu des problèmes ?
« On a eu une très longue réunion samedi soir, une heure et demie de planning : la stratégie était claire. Ils ont fait un travail incroyable, mais durant la course, on a eu un petit problème avec le couvercle de réservoir, ce qui nous a contraints à effectuer un drive-through et a resserré la lutte pour le podium. Coco a fait un dernier relais incroyable. On le poussait au maximum, je suis très fier de lui et de tout le monde. Atteindre le podium de cette façon, à la dernière minute, a aussi été très excitant et une très belle expérience. »
En tant que débutant aux 8 Heures de Suzuka, cela a-t-il été très difficile de s’adapter à l’endurance ?
« C’est une course incroyable, et tant qu’on ne s’y est pas essayé, c’est impossible à expliquer. Ces motards sont de vrais guerriers. Je n’ai jamais piloté une moto de vitesse durant une heure, sans parler d’une Superbike comme celle-ci. Le plus que j’avais fait, c’était une heure de motocross, mais nos courses [en Moto2] durent 40 minutes. Le but pour mercredi était de faire une simulation de relais, mais ça n’a pas été possible. Je devais me préparer au maximum et j’ai demandé à mes équipiers comment ils feraient, et comme ils m’ont répondu qu’ils pourraient le faire, je me suis convaincu que je pourrais aussi. J’ai dû gérer quelques problèmes avec le camel bag : je n’ai pas pu boire pendant mon relais, l’embout du sac est resté coincé dans ma bouche, j’avais du mal à respirer, c’était le bordel. L’équipe a un staff incroyable de soutien avec un physio, et tout est organisé de façon impressionnante, ce qui m’a permis de performer à mon meilleur, d’apporter ce que je pouvais à l’équipe et de l’aider en course. »
Quelle expérience de la compétition d'endurance aviez-vous avant de venir à Suzuka ?
« Si je pense à ce que j'ai fait dans le passé, je me souviens de quelques courses d'endurance de motocross de deux ou trois heures avec deux pilotes. J'ai également participé à une course de 12 heures à l'âge de 10 ans, mais en karting. »
Pourriez-vous envisager de revenir en EWC pour faire d’autres apparitions aux 8 Heures de Suzuka ?
« J’adore cet événement et le Japon, sa culture. Un de mes meilleurs amis sur le paddock est Japonais, et je me sens donc comme chez moi quand je viens ici. Qui sait si je reviendrai un jour ? Là, maintenant, je veux profiter de ce moment et me diriger vers la seconde partie de la saison Moto2 en ayant bien rechargé mes batteries. Je suis impatient de retrouver les gens de mon équipe, de leur raconter cette expérience. J’ai aussi beaucoup appris. Désormais, quand le Moto2 viendra ici, les 38 minutes seront différentes. On se plaint toujours des températures élevées, et ici c’était 63 °C. Je pense que cela a été un bon entraînement, une bonne façon d’occuper la pause. Merci à mon équipe de m’avoir laissé venir et de m’avoir soutenu pour que je fasse cette course, je pense beaucoup à eux. Je crois qu’ils m’ont suivi à la maison, et je suis impatient de leur parler, leur expliquer les sensations, et d’apprécier le moment. J’espère qu’ils sont contents en Espagne aussi. Un podium à Suzuka est spécial. Je suis reconnaissant pour cette expérience et impatient de faire un break avant de retrouver la compétition. »
La saison 2024 pleine d’action de l’EWC se conclura sur le Circuit Paul Ricard, dans le sud de la France, du 12 au 15 septembre avec la célèbre course de 24 Heures du Bol d’Or.